LES POINTS CLÉS
Les piqûres d’hyménoptères (frelon, abeille, bourdon ou guêpe) conduisent chaque année au décès de quelques personnes. Lorsqu’un sujet est allergique, il ne faut pas négliger la prise en charge.
> LES SIGNES
Toute piqûre entraîne des réactions très variables selon les individus. La réaction peut être :
• Localisée : une rougeur apparait sur la peau à proximité de la piqure. Elle démange, fait mal et peut s’étendre à tout le membre. En regard, la peau est tendue, gonflée et dure. Il ne s’agit pas d’une réaction allergique mais d’une réaction normale.
• Générale sans critères de gravité : tout le corps devient rouge au-delà de la piqure et on parle d’urticaire. Il n’y a ni gêne respiratoire, ni gonflement de la langue ou des lèvres, ni sensation de malaise ou d’angoisse. Dans ce cas, il faut être prudent car il peut s’agir d’un début d’allergie.
• Générale avec critères de gravité : l’éruption se généralise, le visage gonfle. Une gêne respiratoire peut apparaître, ainsi qu’une sensation de malaise et d’angoisse. Dans ce cas, il s’agit d’une allergie grave et une prise en charge urgente est nécessaire.
NB : en cas de piqûres multiples (>20, selon le Centre anti-poisons), il faut consulter en urgence. La dose injectée peut être toxique pour les cellules, les muscles et les reins y compris en l’absence d’allergie. Un bilan sanguin est nécessaire.
> LES RISQUES
- Lorsque l’allergie entraîne une chute de tension brutale, l’afflux de sang au cerveau et au cœur devient insuffisant. On parle de choc anaphylactique. Il peut conduire à l’arrêt cardiaque en l’absence de traitement.
- Lorsque la gorge, la langue et la cavité buccale gonflent, l’afflux d’air dans les poumons devient insuffisant. On parle d’œdème de Quincke. En l’absence de traitement, la gêne respiratoire peut aller jusqu’à l’asphyxie.
> L’EVOLUTION
- Les réactions “localisées” et “générales sans signes de gravité” : l’évolution se fait vers la guérison en quelques jours, y compris en l’absence de traitement spécifique.
- La réaction générale avec signes de gravité : le traitement permet le plus souvent la guérison. L’absence de traitement peut conduire à quelques décès par an en Belgique surtout chez les personnes allergiques connues.
QUELQUES CONSEILS
Que faire en cas de piqûre ?
- Enlevez le dard (avec un dispositif d’aspiration si vous en avez un) ou en raclant la peau avec l’ongle ou la lame d’un couteau. Evitez la pince à épiler ou de pincer le dard car cela peut injecter le reste du venin.
- Désinfectez la peau en regard de la piqûre.
- Appelez le 15 ou le 112 en cas de piqûres multiples (plusieurs dizaines), de sensation de malaise, de sueurs, de gêne respiratoire, d’éruption généralisée ou bien d’antécédent allergique aux piqûres de l’insecte. Sinon, consultez votre médecin.
LA PRISE EN CHARGE
- En l’absence de critères de gravité et selon le type d’éruption, votre médecin pourra vous prescrire un traitement. Son but : soulager la douleur, les démangeaisons et le gonflement ainsi qu’éviter la récidive à court terme.
- En cas de réaction allergique, un bilan pourra être nécessaire en milieu hospitalier. Son but est de confirmer l’allergie par des tests cutanés +/- une prise de sang et d’envisager une désensibilisation ou autre traitement.
- Si vous avez une allergie connue aux piqûres d’hyménoptères, il faudra vous munir d’un kit d’adrénaline injectable prêt à l’emploi (à s’injecter dans la cuisse en cas de malaise après une piqûre) et d’une carte précisant votre allergie (à conserver sur soi ). Evitez de marcher pied nu dans l’herbe, de porter des couleurs trop lumineuses qui peuvent faire penser aux fleurs, de rester près des poubelles ouvertes, de manger dehors, d’utiliser des canettes etc.
LA PRÉVENTION
- Ne gesticulez pas en présence d’hyménoptères.
- Evitez les parfums et eaux de toilette qui attire les insectes.